Notes de transcription:

Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées.

L'orthographe d'origine a été conservée et n'a pas été harmonisée.

Les numéros des pages blanches n'ont pas été repris dans cette version électronique.


COLLECTION HETZEL.


LA FABRIQUE DE MARIAGES

PAR

PAUL FÉVAL.

III


Édition autorisée pour la Belgique et l'Étranger,
interdite pour la France.


LEIPZIG,

ALPH. DURR, LIBRAIRE-ÉDITEUR.


1858

BRUXELLES.—TYP. DE J. VANBUGGENHOUDT,
Rue de Schaerbeek. 12.


TABLE DES CHAPITRES


DEUXIÈME PARTIE.
L'HOTEL DE MERSANZ
(SUITE).

7

III
—Ce qu'on dit et ce qu'on ne dit pas.—

—Pas vrai, dit Barbedor, que tu n'as pas honte de mon négligé,l'ancien?

—Honte de ton négligé! répéta Roger-Bontemps;—ne commence pas sur ceton-là, vieux, ou nous allons nous fâcher... Ça n'est pas l'enveloppeque je regarde, c'est le cœur qui palpite ici dessous!

—Par exemple! murmura Niquet en passant le revers de sa main sur sesyeux, voilà du sentiment crânement exprimé!

8 —Ah! mais oui! dit Palaproie.

—Assieds-toi, vieux, assieds-toi, reprit le capitaine;—fumes-en uneavec nous... fumes-en deux, trois... vingt-cinq, si tu veux!... Noussommes ici des vrais... Le séjour n'est pas mal, comme tu vois... etl'on peut s'y procurer tout ce qui fait l'agrément de se retrouveraprès l'absence!

Barbedor jeta un coup d'œil connaisseur et satisfait aux bouteillesalignées.

Roger battit la table avec la canne de Niquet.

—Un quatrième! dit-il à Martin, qui accourait.

—Un quatrième quoi? demanda celui-ci.

Roger avait déjà trois ou quatre bons coups sur la conscience. Lesamateurs prétendent qu'il n'y a rien de si facile à griser qu'un vieuxbrave. Cœurs chauds, langues bavardes, pauvres têtes.

Le péché mignon de Roger, quand il était gris, c'était lafanfaronnade.

Jusqu'alors, il avait gardé un certain scrupule, une certaine craintede gêner M. le comte de Mersanz, son gendre. Confusément, l'idéeexistait en lui que la société assise autour de la table ne devaitpas bien faire dans le jardin d'un grand seigneur.

Mais une autre idée combattait celle-là: c'était 9 latoute-puissance de sa fille, de Béatrice, si belle et si passionnémentaimée.

A mesure qu'il buvait, la bascule se faisait entre les deux idées: lescrupule baissait, la confiance montait. Roger-Bontemps arrivait à sedire: «Je voudrais bien voir qu'on ne fût pas content.»

—Qu'est-ce que c'est? qu'est-ce que c'est? fit-il en lançant unterrible regard au pauvre Martin, qui recula épouvanté;—tu ne saispas ce que c'est qu'un quatrième à une table où il n'y a que troisverres pour quatre pratiques?...

Martin ouvrit la bouche pour s'excuser.

—Cartouchibus! s'écria le redoutable Roger, qui se leva et fit lemoulinet avec la canne du sergent,—je crois que tu raisonnes!

Martin fuyait déjà à toutes jambes.<

...

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