Ab. pour Paris.--3 mois, 8 fr.--6 mois, 16 fr.--Un an, 30 fr.          Prix de chaque No. 75 c.--La collection mensuelle br., 2 fr. 75.          Ab. pour les Dép.--3 mois, 9 fr.--6 mois, 17 fr.--Un an, 32 fr.          pour l'Étranger.     --   10       --     20       --    40                 Nº 55 Vol. III.--SAMEDI 16 MARS 1844.                Réimprimé.--Bureaux, rue Richelieu, 60.

Sommaire.

Histoire de la Semaine. Rupture d'une digue.--Chronique musicale.Corrado d'Altamura; I Puritani; l'Orphéon; Oreste et Pylade.--Salon de1844 (1er article). L'Incendie de Sodome, par M. Corot; les Laveuses àla Fontaine, par M. A. Leleux; Une bohémienne, par M. Eugène Tourneux;Mosquée, par M. Dauzats; Sainte Famille, par M. Decaisne; Un prisonnier,par M. de Lemud.--Romanciers contemporains. Charles Dickens. (Suite.)Eden en perspective et Eden en réalité. Vue de l'Eden.--Courrier deParis. Matinée d'Enfants costumés; la Procession desBlanchisseuses.--Une Vocation. Nouvelle, par P. de K. Amélioration desVoies Publiques, à Paris. Plan.--Nouvelles Recherches sur un petitAnimal très-curieux. (1er article.) Vingt-quatre gravures.--Bulletinbibliographique.--Modes. Travestissements. Deux Gravures.--Danse de laPolka. Caricature par Cham.--Amusements des Sciences.--Rébus.



Histoire la Semaine.

Les éléments conjurés ont, cette semaine, fait une rude guerre à lamature et lutté avec avantage contre la politique en lui disputant, parleurs sinistres bulletins, les colonnes des journaux. Les feuilles desdépartements sont remplies de tableaux de mines, de récits de désastres.Ici, quand on est allé voir l'inondation assez innocente de Bercy, de laGare ou de la plaine d'Asnières, les fossés pleins d'eau de la placeLouis XV, et les cuisines envahies des Tuileries, on est au courant detous les méfaits de la Seine parisienne; mais nos fleuves, nos rivières,en font malheureusement bien d'autres dans les départements. Dans celuide la Gironde, le service des malles-postes a été interrompu, et il afallu recourir, pour y suppléer, à des bateaux à vapeur. Dans celui dela Sarthe, cette rivière ayant également couvert les chaussées et forcéles populations à communiquer en bateaux, de nombreux événements sontvenus jeter la désolation dans ces contrées. Près du pont de Châteaueuf,une barque montée par six personnes, dont un enfant, a été submergée:l'enfant seul, retenu par un arbre, a été miraculeusement sauvé. LaMoselle et le Rup-de-Mad ont, de concert, envahi le pays qu'ilstraversent. Le village d'Arnaville a été encore plus complètement inondéque les autres, et des nacelles, montées par des hommes courageux,sillonnaient en tous sens cette triste Venise improvisée, et apportaientl'eau et le pain nécessaires aux habitants captifs et désespérés. Dansle département de Maine-et-Loire, la Loire a causé des malheurs etexercé des ravages plus déplorables encore. Cette route, qui sert dedigue à ce fleuve, et que tous les voyageurs qui ont parcouru ce pays sipittoresque connaissent sous le nom de la levée, a été rompue enplusieurs endroits, et a ainsi fourni passage à des torrents qui sontallés renverser des constructions et couvrir de sables les champs sifertiles de cette immense vallée. C'est là que les désastres ont été lesplus pittoresques, et c'est une des scènes qui se sont produites au pieddes coteaux de la Loire, et en présence des ruines historiques qui lescouronnent, que nos artistes ont cru devoir préalablement retracer.

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